Allitération – tautogramme – virelangue

Une allitération, du latin ad = à et littera= lettre, est une figure de style qui consiste en la répétition d’une ou plusieurs consonnes, généralement à l’attaque des syllabes accentuées dans un même vers ou une même phrase. Au-delà de l’effet rythmique recherché, l’allitération permet notamment de redoubler sur le plan phonique ce que le signifié peut représenter. Elle permet de lier à la fois phoniquement (sons) et sémantiquement (sens, signification) des qualités ou caractéristiques spécifiques au propos. Cela constitue un moyen d’en renforcer la teneur ou la portée sur l’interlocuteur. Voici deux exemples bien connus d’allitérations (en CH) : Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien. Les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches ou archisèches ? Voici maintenant un exemple littéraire d’allitération : le vers d’Andromaque de Racine (acte V, scène 5) : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?

Le tautogramme, du grec ancien ταυτό (tauto) = le même, et γράμμα (gramma) = lettre, désigne quant à lui le cas particulier d’allitération où tous les mots du texte commencent par la même lettre. Exemple : Didon dîna du dos dodu d’un dodu dindon. Exemple littéraire : Mazarin, ministre malade, méditait même moribond malicieusement mille maltôtes (Louis de Court, Variétés ingénieuses, ou Recueil et mélange de pièces sérieuses et amusantes, 1725).

Le  virelangue appelé aussi casse-langue ou fourchelangue est une locution récente, néologisme calque du mot anglais tongue-twister = qui fait tordre la langue, (voire une phrase ou un petit groupe de phrases) de nature ludique dont la caractéristique réside dans sa grande difficulté de prononciation ou de compréhension orale, et parfois les deux ! Exemples de virelangues : Tonton, ton thé t’a-t-il ôté ta toux ? Tas de riz, tas de rats ; tas de riz tentant, tas de rats tentés. Je veux et j’exige d’exquises excuses ! Lorsqu’une phrase est difficile à comprendre au point de donner l’impression d’être en langue étrangère, on parlera alors de trompe-oreilles, à dire le plus vite possible. Voici l’exemple du tas de riz, version trompe-oreilles : Tas de riz, tas de rats, tas de riz tentant tas de rats tentés, tas de riz tentant tenta tas de rats tentés, tas de rats tentés tâta tas de riz tentant. Autre exemple : Tout étant à tenter Toto pour que tout t’aille, ta tante et ton tonton t’ont tour à tour ôté ta toque et ton tutu, atours de ta beauté, tant tentants sont ton teint et ta tête et ta taille.

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