La boîte à vinaigrette

La parfumerie moderne est née au début du XXe siècle avec les créations du parfumeur François Coty, de son vrai nom Joseph-Marie-François Spoturno. Mais quel rapport avec le vinaigre ? Depuis l’Antiquité, celui-ci est utilisé pour combattre les odeurs nauséabondes et pour transporter ce produit très volatil, il fallait un récipient. Dérivée de la boîte à mouche (les mouches étant des faux grains de beauté en mousseline noire que l’on collait sur le visage aux XVIIe et XVIIIe siècles) et de la boîte à priser (tabac), une boîte fut créée à cet effet, la vinaigrette ou boîte à sels de pâmoison. Les femmes la portaient comme pendentif ou la rangeaient dans leur sac. D’ustensile fonctionnel au départ, la vinaigrette évolua en bijou. Les corsets des femmes étant souvent trop serrés, il leur arrivait fréquemment de s’évanouir. On leur tapotait alors le front avec un coton imbibé de vinaigre aromatique (colchique, lavande…) ou on leur faisait respirer le contenu du flacon pour les aider à reprendre leurs esprits. On ajouta ensuite aux vinaigrettes une grille derrière laquelle se trouvait une petite éponge imbibée du liquide. Dans les carrosses où les odeurs corporelles des voyageurs n’étaient pas toujours des plus agréables lors des longs parcours, les femmes s’en tamponnaient aussi le dessous des bras,  s’en servant comme déodorant. Peu à peu, les vinaigrettes furent de plus en plus décorées : émaux polychromes, pierres précieuses, utilisation de métaux nobles comme le vermeil (argent recouvert d’or). La vinaigrette fut très utilisée jusqu’à la deuxième partie du XIXe siècle (Napoléon III en France, époque victorienne en Angleterre).
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