L’année de propédeutique a été récemment mise à la mode par le gouvernement français concernant les études après le bac, et particulièrement en rapport avec les critères d’entrée à l’université. Le terme propédeutique vient du grec ancien προπαιδεύω, qui signifie enseigner auparavant. Le terme propédeutique est composé de pro (πρό) (= devant, auparavant) et paideuein (παιδεύω) (= élever un enfant, instruire). Il s’agit à l’origine d’un ensemble de savoirs utiles à de futurs enseignements. Plus particulièrement dans un cadre religieux, l’année propédeutique désigne l’année d’étude et de réflexion destinée aux futurs séminaristes de l’Église catholique, répondant à l’invitation du concile Vatican II dans le cadre de la formation des candidats au sacerdoce (Optatam Totius, 1965, n°62). C’est une année de fondation spirituelle. Dans le cas présent, il ne s’agit aucunement de domaine religieux, mais bien laïc. Le terme peut concerner plusieurs domaines en réalité et désigne de manière générale le caractère facilitateur d’un savoir ou d’un processus d’appropriation de connaissances nécessaires à l’acquisition de savoirs ultérieurs, une sorte d’année de transition à notre époque. En revanche, dans l’Antiquité grecque, la définition était un peu différente. Platon confiait par exemple aux mathématiques un rôle propédeutique, en ce sens que selon lui, leur apprentissage permettait de former un esprit capable ensuite de recevoir la vérité intelligible. La philosophie d’Aristote a d’ailleurs servi elle-même de propédeutique à celle de Platon. Dans l’Antiquité romaine, beaucoup d’artisans et de commerçants entrèrent dans le métier comme esclaves puis furent affranchis (leur propriétaire leur avait rendu la liberté). L’esclavage était alors considéré dans une certaine mesure comme une forme normale d’apprentissage, propédeutique à la liberté. À l’époque du Haut Moyen Âge (début VIe à fin IXe siècle), dans le domaine de l’enseignement encore emprunt de culture gréco-latine, les maîtres chrétiens suivant Saint-Augustin firent des arts dits libéraux et particulièrement du quadrivium (arithmétique, géométrie, musique, astronomie) une propédeutique à l’étude ultérieure des textes sacrés. Au Moyen Âge, le dialogue exemplaire était considéré comme propédeutique à l’exercice du pouvoir. De là à parler maintenant de langue de bois… Autre exemple plus récent, au tout début du XVIIIe siècle, la Faculté des Arts d’Angers, estimée inférieure quant à l’ordo, servit quant à elle de propédeutique aux facultés supérieures mieux considérées formant médecins, juristes et théologiens.
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