Le code navajo

La langue navajo (des Navajos, tribu amérindienne parmi les plus anciennes) est une langue orale très complexe. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les communications radio entre soldats américains se faisaient généralement en anglais, à cause de la lenteur de leur système de cryptage électromécanique (SIGABA) qui ralentissait la transmission des informations urgentes sur le terrain. Mais ils se sont aperçus, suite à l’attaque surprise de la base de Pearl Harbour en 1941, que beaucoup de responsables militaires japonais comprenaient cette langue (un certain nombre d’officiers avaient fait des études aux USA) et allaient jusqu’à envoyer de faux messages pour troubler l’armée américaine. Il était donc urgent de réagir. Dans ce contexte, l’ingénieur californien Philip Johnston eut l’idée de créer, pour le cryptage des messages, un code en utilisant comme base la langue navajo, que les Allemands ne parlaient pas et qui n’avait aucun lien de parenté avec les langues européennes ou asiatiques. Cette langue étant orale, il a fallu créer un lexique spécifique qui comportait 274 mots, et le code fut ainsi inventé. Les Allemands n’arrivèrent jamais à le briser. Plus tard, en 2002, John Woo s’inspira de ce fait historique dans le film Windtalkers (ce qui signifie en français : les messagers du vent).

 

Ce contenu a été publié dans Le coin des curieux, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.