Différence entre cachemire et mohair

Le cachemire est le nom d’un duvet particulier de chèvre (nom latin capra hircus), et à l’origine, il provient des chèvres des hauts plateaux du Tibet sur les contreforts de l’Himalaya, et pas uniquement de la région du Cachemire comme on pourrait le penser. Cette laine s’obtient en peignant ou tondant les chèvres, et également au printemps quand elles perdent naturellement leurs poils. Ces chèvres vivent actuellement surtout en Écosse, en Australie, en Mongolie, en Afghanistan, en Nouvelle-Zélande, mais un peu également en France grâce à Joséphine de Beauharnais, première épouse de l’empereur Napoléon 1er, qui était devenue amatrice de châles en cachemire depuis que son époux lui en avait ramené un en cadeau de sa campagne d’Égypte.

Beaucoup de cette laine provient cependant actuellement d’Asie. Les chèvres qui produisent le cachemire possèdent peu de graisse pour les protéger du froid, aussi ont-elles développé des fibres particulièrement douces sous le pelage de leur ventre, ce qui les rend si soyeuses. Le duvet de chèvre cachemire est réputé pour ne pas provoquer d’allergie et peut se porter directement sur la peau.

Le mohair quant à lui provient de la chèvre angora (nom latin capra aegagrus hircus) à poils longs et à la toison composée de fibres secondaires. Cette chèvre est originaire du Tibet et connue depuis environ 5 000 ans comme le cachemire et chez les Sumériens au sud de la Mésopotamie il y a environ 2 400 ans mais introduite en Turquie au XIe siècle par des nomades, région d’Ankara, d’où le nom « angora ». Le mohair est essentiellement produit désormais pour plus de la moitié en Afrique du Sud, ainsi qu’au Lesotho, en Écosse et aux États-Unis. Il y a quelques élevages également en France et dans d’autres pays. Le terme mohair est le nom de la toison blanche de la chèvre angora.

Côté étymologique, il vient de l’anglais mohair, du moyen français mocayart et de l’italien mocaiaro issu de l’arabe mukháyyar (= choisi). Le mohair était réservé à l’origine pour la confection des vêtements des sultans, apprécié pour son confort, sa brillance et son élasticité. Il fut d’ailleurs longtemps interdit d’exporter illégalement les chèvres angoras de Turquie sous peine de mort par décapitation.

Il a fallu attendre le XVe siècle pour en commencer réellement l’exportation. Ce fut le grand argentier du roi Charles VII qui le premier en fit venir un troupeau en France, dans l’Allier. La laine servit au départ à tisser des linges liturgiques et habits sacerdotaux pour les moines du prieuré mais en raison des nombreuses famines de l’époque, les troupeaux furent décimés. Il fallut ensuite attendre le XIXe siècle pour que la laine mohair soit tissée en France et en Angleterre, puis aux États-Unis. Son utilisation s’est finalement démocratisée au XXe siècle pour la fabrication de vêtements chauds et de tissus d’ameublement dont en France seulement depuis une quarantaine d’années.

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