Alphabet, esperluette, consonne et voyelle

L’alphabet latin utilisé par la langue française comporte à notre époque 26 lettres. Il est issu de l’alphabet grec, qui en comporte 24. C’est en réalité un mélange des écritures sémite, grecque et étrusque. En effet, ce sont les marchands phéniciens de Méditerranée qui en sont à l’origine et les premiers textes en écriture latine datent du VIe siècle avant notre ère. Alors précisons que jusqu’à la fin du XIXe siècle, notre alphabet comportait 27 lettres, la dernière étant le signe typographique &, qui veut dire « et » et qui existe toujours d’ailleurs, il s’agit de l’esperluette, perluette ou « et commercial », que l’on retrouve souvent dans le nom de sociétés du style XXX Père & Fils ou XXX & YYY, ainsi que dans le langage informatique. Ce signe résulte de la ligature du e et du t et est utilisé dans plusieurs langues, notamment en anglais, où il est appelé ampersand.

Du côté de son étymologie, le nom masculin alphabet vient du bas latin alphabetum, lui-même issu du grec alphábêtos, qui correspond aux deux premières lettres de l’alphabet grec α (= alpha) et β (= bêta). Il est constitué de voyelles et de consonnes.

Le nom féminin voyelle vient de l’ancien français vouel, issu du latin vocalis, signifiant « qui émet un son ». En effet, les voyelles expriment les voix et se suffisent à elles-mêmes d’un point de vue vocal, elles se manifestent par des sons clairs. On peut prononcer tout seul un a, un e, un i, un o ou un u. Le cas du y est différent, bien que considéré comme une voyelle. En effet, le y fut qualifié aussi de ce que l’on appelle une semi-voyelle. Selon les cas, cette lettre peut effectivement être utilisée comme voyelle car elle se prononce « i », mais aussi comme consonne, notamment en anglais (exemples : you, yacht). Elle correspond à la vingtième lettre de l’alphabet grec, upsilon. Le y peut aussi constituer à lui seul un mot : « y » en tant qu’adverbe désignant un lieu (j’y vais). Dans le mot « ennuyer » par exemple, le y se prononce comme s’il y avait deux i (ii), le premier finissant la première syllabe, et le deuxième démarrant la deuxième syllabe (précisions dans le Dictionnaire de l’Académie française), donc il pourrait être vu comme une consonne de ce fait. D’anciens manuels scolaires désignaient ainsi le y comme semi-voyelle mais ce n’est plus le cas. Pour résumer, cette lettre très particulière qu’est le y est donc cependant bien considérée officiellement comme une voyelle dans la langue française.

Le nom féminin consonne quant à lui vient du latin consona, de consonus (= qui sonne avec), de cum et sonus (= son), dont le son est joint à celui de la voyelle. Une consonne ne peut en effet pas se prononcer seule, elle doit obligatoirement être associée à une voyelle. Concernant les consonnes, il en existe un type particulier, ce sont les consonnes finales muettes. Elles furent généralement introduites dans la langue française au XVIe siècle par ce que l’on appelle la relatinisation, procédé qui consiste à remodeler un mot sur une base étymologique latine pour des raisons liées à la compréhension et éviter des confusions homographiques. Exemple : le mot puits, datant du XIIe siècle issu de l’ancien français puiz (= fontaine, source) qui désigne là où l’on tire de l’eau s’écrivait autrefois puis, et précisément pour éviter de le confondre avec l’adverbe de temps puis (= ensuite), un t lui a été rajouté en rapport avec son étymologie latine puteus désignant un trou, une fosse.

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