Pourquoi appelle-t-on coquille une faute typographique ?

La coquille est une faute ou plutôt erreur de composition typographique due à un défaut d’attention, assez courante notamment dans les journaux : inversion, transposition, omission (bourdon), addition ou substitution de lettres (voire de mots entiers). Mais pourquoi une coquille ? Plusieurs versions se côtoient. Autrefois, la coquille St-Jacques était l’emblème de beaucoup d’imprimeurs, comme symbole de purification quand ils corrigeaient une faute. Une autre explication existe, liée à une erreur du Journal Officiel suite à une délibération sur les œufs de poule. Le texte fut publié en oubliant le Q au mot COQUILLE… Imaginez quel mot fut imprimé ! Il est d’ailleurs utilisé malgré tout pour désigner une erreur typographique, mais le vrai mot est COQUILLE, plus convenable. De plus, une légende dit que les anciens imprimeurs nettoyaient leurs plaques d’impression avec du blanc d’œuf (mon père était typographe, s’il avait été encore de ce monde, je lui aurais posé la question pour vérification d’authenticité… aussi, j’accepte avec plaisir des témoignages constructifs éventuels en commentaires sur cet article, de personnes aux sources sûres). Par ce nettoyage, parfois de petits bouts de coquilles pouvaient se coller sur les plaques, occultant certains endroits lors de la mise en place des caractères, donc provoquant des erreurs à l’impression finale. Pour la petite histoire, la première coquille par transposition de lettres a été trouvée dans la suscription sur la dernière page du célèbre Psautier de Mayence (imprimé en 1457 par Jean Fust et Pierre Schoeffer) : il y est écrit spalmorum pour psalmorum. Quoi qu’il en soit des diverses explications et légendes, le terme de coquille (comme erreur de composition) a bien une origine liée à la typographie, ayant fait son apparition en 1723 dans La Science pratique de l’imprimerie de Fertel.

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