Dragée origines

Le nom féminin dragée vient du grec tragêmata qui signifie bonbon. Le sucre n’était pas connu dans l’Antiquité, mais les dragées existaient à l’époque romaine (vers 170 av. J.-C.). En effet, Julius Dragatus, confiseur de la famille des Fabius, l’aurait inventée pour le baptême du fils d’un patricien romain, laissant accidentellement tomber une amande dans une jarre de miel (selon Véronique Dumas : ‘ Les dragées ‘, Historia,‎ novembre 2011). En France, la première référence à la dragée sucrée date de 1220, un apothicaire de la cité de Verdun (devenue capitale des dragées) en ayant fabriqué, sachant que seuls les apothicaires (appelés ensuite pharmaciens en 1777 par un décret de Louis XVI) avaient le droit de faire le commerce du sucre. Elles étaient enrobées de sucre et de miel durcis à la cuisson. À Verdun d’ailleurs, la recette d’origine consiste à enrober de sucre des graines d’anis vert. Des vertus curatives ont été longtemps attribuées aux dragées, étant censées faciliter la digestion mais aussi combattre la stérilité, ce qui explique notamment leur présence lors des fêtes familiales (mariages, baptêmes…). De même, dans la tradition chrétienne, l’amande est associée à la virginité de Marie. Les dragées étaient particulièrement appréciées à la cour de Louis XIV, faisant partie de ce que l’on appelait ‘ les épices de chambre ‘ disposées dans des drageoirs (vases d’argent et d’or). Les dragées furent introduites dans les grandes cours d’Europe par la famille de Médicis au XVIIIe siècle, sous forme de pralines enrobées de petites confitures. En 1750, le confiseur parisien Pecquet, devint fournisseur du roi Louis XV grâce à l’invention d’une dragée lisse en faisant cuire du sirop de sucre autour d’une amande dans une bassine remuée toute une journée. Le privilège du commerce du sucre dont bénéficiaient les apothicaires fut aboli par une ordonnance royale en 1777, le transférant aux confiseurs. La fabrication se modernisa avec l’invention de l’ancêtre de la turbine à dragée par Moulefarine en 1845. Julien Peysson et Zacharie Delaborde déposèrent ensemble le brevet de la turbine à dragées (sphère de cuivre permettant un brassage continu et régulier) peu de temps après, en 1846.

Découvrez l’histoire et l’origine de vos plats préférés : thebookedition.com/fr/alpha-et-le-secret-des-mots-cuisine-p-345620.html
Testez votre culture générale avec LES QUIZ D’ALPHA culture générale chez TBE et AMAZON

Ce contenu a été publié dans Vocabulaire culinaire, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.