Nidicole et nidifuge

Selon les espèces, les animaux sont soit nidicoles, soit nidifuges. Les animaux nidicoles ou espèces dites altriciales (qui habitent le nid et nécessitent une alimentation) donnent naissance à plusieurs petits qui eux-mêmes ne sont pas matures, nus et aveugles, et vont donc devoir dépendre de leurs parents un certain moment avant de pouvoir se débrouiller seuls, une fois développées les aptitudes nécessaires à leur survie (se déplacer suffisamment vite, chasser, former leur plumage ou pelage, etc.). Selon les espèces, le nombre de bébés est plus ou moins important en raison de cette immaturité qui entraîne beaucoup de risques de décès, généralement tués par des prédateurs, ce qui sert à la régulation naturelle et donc l’équilibre des espèces, les uns servant de nourriture aux autres et ainsi de suite. Par exemple, les passereaux sont nidicoles, mais également les félins, les kangourous (poche) et beaucoup d’autres espèces.

Les animaux nidifuges (= fuient le nid) en revanche naissent avec les capacités pour vivre mais pas l’expérience, qui s’acquiert donc autour et dans le nid (d’où le nom) ou de l’habitat quel qu’il soit (tanière, galerie, etc.). Leur développement sensorimoteur est pratiquement achevé. Les naissances sont nettement moins nombreuses. Leur vision à la naissance est acceptable et leur pelage ou plumage déjà existant leur fournit une certaine protection. Cela leur permet de s’alimenter un peu par eux-mêmes dès le départ et de ce fait, augmente leurs chances de survie. C’est le cas par exemple des oiseaux gruiformes et des poules dont les petits quittent très rapidement le nid, des bovins et généralement des herbivores, des lapins (mais les lièvres sont nidicoles, attention !), des rats…

Certains autres animaux sont semi-nidifuges, ayant à la naissance la capacité de se déplacer seuls mais restant à proximité des adultes, incapables de réguler leur température corporelle (mouettes et sternes par exemple).

Le concept de nidicole et nidifuge nous vient du naturaliste allemand Lorenz Oken au début du XIXe siècle.

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