Dans nombre de pays, la poignée de main est largement pratiquée depuis très longtemps. Il n’en est pas de même partout, selon les cultures, communautés, endroits. Par exemple, en Inde, on joint les mains en forme de prière et on les élève près du visage en prononçant « Namasté » (= salutation). Les Tibétains tirent légèrement la langue avant de saluer pour montrer qu’ils n’ont pas la langue noire en référence à un roi tyrannique du IXe siècle. En Grèce, c’est une légère tape sur l’épaule. En Arabie saoudite, deux hommes se frottent mutuellement le nez après s’être serré la main. Aux États-Unis, c’est généralement un bonjour vocal, sans contact physique. En Malaisie, on effleure les doigts de la personne que l’on souhaite saluer puis on place ses paumes contre son cœur. Dans le scoutisme, on se serre la main gauche, et on fait le salut scout avec la main droite en même temps (la CPMG, Cordiale Poignée de Main Gauche). Les personnes totémisées (appelées « sachems ») pratiquent en plus un signe secret de reconnaissance dans le serrage de main, tout comme les Francs-Maçons d’ailleurs qui ont également une façon particulière de se serrer la main. Il y aurait bien d’autres exemples mais là n’est pas le but de cet article.
L’origine de la poignée de main est, dans la culture occidentale, liée surtout à la chevalerie et aux armes de manière générale vu que plusieurs explications se côtoient. La poignée de main serait apparue avec les premiers codes de chevalerie vers le IXe siècle. Serrer la main droite était vu comme un signe de paix, cela montrait que la main ne tenait pas d’arme. En effet, les chevaliers étaient formés pour tenir leur épée avec la main droite. La poignée de main droite permettait aussi de manière générale à la personne en face de constater qu’une arme n’était pas cachée dans le poing ou la manche de son interlocuteur. Concernant l’origine de cette pratique, des textes anciens ainsi que des ruines archéologiques laissent entendre par ailleurs que depuis la Grèce antique cinq siècles avant notre ère, elle existait déjà. Des stèles funéraires (exposées au Pergamon Museum de Berlin) furent retrouvées, représentant pour l’une deux soldats se serrant la main et pour l’autre Thrasea (sénateur et philosophe romain) et sa femme Euandria se serrant également la main. La poignée de main constitue depuis toujours, quel que soit le contexte, un symbole de paix et de confiance.