Se dorer la pilule origine expression

Vous connaissez sans doute l’expression « se dorer la pilule » ou « se faire dorer la pilule » signifiant se faire bronzer, mais aussi exprimant l’idée de farniente, celui-ci étant devenu d’actualité avec le confinement lié au Covid-19 ! En voici l’origine. Au départ, il s’agissait simplement de dorer des pilules, oui des médicaments que fabriquaient les apothicaires, ancêtres des pharmaciens. Le problème est que ces pilules avaient généralement très mauvais goût et de plus, collaient entre elles dans les boîtes. Au XVIIe siècle, ils ont eu l’idée de les enrober de sucre afin de « tromper » ce goût désagréable, ce qui les rendait « moins dures à avaler » (l’expression existe pour cela aussi). Les plus riches les enrobaient de fines feuilles d’argent voire d’or pour les empêcher de coller, ce qui en augmentait inévitablement le prix et en réservait l’usage aux classes les plus aisées. Les apothicaires doraient ainsi littéralement les pilules au sens propre du terme.

D’ailleurs, « dorer la pilule » (et non pas « se dorer la pilule ») signifie faire accepter à quelqu’un une chose désagréable au moyen de paroles flatteuses, agréables, emplies d’amabilité, bref tromper cette personne dans une certaine mesure en lui faisant miroiter des bienfaits sous une apparence enjolivée de la réalité. C’est d’ailleurs toujours le cas au niveau commerce dans la vente de certains produits dits « miracles », qui une fois qu’on les essaie, nous font vite regretter notre achat. Ainsi, l’expression « se faire dorer la pilule » au début du XXe siècle, signifiait se faire avoir, se faire des illusions de manière générale. C’est au cours des années 80 que l’expression évolua, en lien avec le farniente estival sur les plages où l’on aimait « se dorer les miches », expression de l’époque avec l’explosion des pratiques de nudisme et de monokini, issues des évolutions sociétales après Mai 68. Mais quel rapport avec la première signification de « dorer la pilule » ? Tout simplement le fait de masquer son apparence naturelle par une couche de bronzage suscitant ensuite compliments et regards envieux. Et le farniente dans l’affaire ? Eh bien il faut du temps pour bronzer, cela exige de longues heures d’exposition à l’astre solaire pour des personnes non habituellement exposées à cause d’une vie citadine, d’où l’idée de détente, de repos.   

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