Le nom masculin ‘ baladin ‘ ne comporte qu’un seul L, il est apparu en 1545 (Marot) et vient du provençal baladin, de balar = danser. Le mot désigna d’abord tout danseur de théâtre (Dict. Académie française IVe édition 1762), puis fut utilisé pour désigner le ‘ bouffon ‘ (du Roi) et de manière générale tout ‘ farceur de place publique ‘, et enfin un ‘ comédien ambulant ‘ (Dict. Académie française VIIIe édition 1932-5). Le terme existe d’ailleurs au féminin : baladine (même signification). Exemple : « […], tu ferais mieux de m’indiquer un moyen de sortir des mains de ces hommes que de faire devant moi des contorsions et des grimaces comme un baladin. » (Walter Scott « Ivanhoé », Traduction de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820).
Le nom masculin ‘ paladin ‘ vient quant à lui de l’italien paladino, lui-même issu du latin palatinus = officier/garde du palais, de palatium = palais. Il désignait surtout les seigneurs de la cour de Charlemagne (exemple : le paladin Roland) dans les romans médiévaux de chevalerie, puis par extension, tout chevalier intrépide, brave et galant parcourant les grands chemins à la recherche d’aventures (exemple : Don Quichotte). Selon Jean-François Féraud (‘Dictionaire critique de la langue française’ – Un seul N à ‘dictionaire’ dans ce cas précis – Marseille, Mossy 1787-1788) : ‘ Dans le style plaisant ou critique, on dit d’un Seigneur, qui veut passer pour brâve et galant, que c’est un vrai Paladin. ‘ Selon Nicot en 1606 (Nicot ‘Thresor de la langue française’ 1606) : ‘ Un Paladin, c’est un de ces vieux chevaliers errans de table ronde. ‘ Ce terme, à connotation nettement héroïque, est désormais utilisé pour désigner non plus un chevalier mais une personne qui en a les attitudes traditionnelles, à savoir défendre les nobles et justes causes, soutenir les faibles de manière ou d’autre. C’est aussi quelqu’un ‘ qui a beaucoup de prétention à la bravoure et à la galanterie. ‘ (Dict. Académie française VIe édition 1832-5).