Poser un lapin expression

D’où vient l’expression « poser un lapin », signifiant donner rendez-vous à quelqu’un et ne pas s’y rendre ? Sans prévenir bien évidemment ! Pourquoi un lapin ? En voici l’origine. Un peu d’histoire pour commencer. Au XIIe siècle, le terme « lapin » au sens figuré remplaça le terme « connin » en rapport avec le sexe féminin.  Au XVIIIe siècle, « lapin », désigna une histoire inventée, une plaisanterie douteuse provoquant les moqueries. En 1880, « lapin » exprima l’idée d’un refus de paiement et notamment le fait de ne pas rétribuer les faveurs d’une femme, puis un peu plus tard, désigna un voyageur clandestin. Le terme « lapin » signifia aussi « libertin en herbe laissant les filles de petite vertu sans payer le prix convenu », selon Lorédan Larchey en 1889 dans son « Nouveau supplément du dictionnaire d’argot ». Nous connaissons tous d’ailleurs l’expression plus tardive (XXe siècle) « chaud lapin » qui est liée à ce contexte. Alfred Delvau dans son « Dictionnaire de la langue verte » (argot) précise en 1883 que « faire poser » signifie faire attendre. L’expression « poser un lapin » se disait aussi « brûler paillasse », ce qui conduisit rapidement les péripatéticiennes victimes à faire payer d’avance leurs services. Enfin, une autre origine de l’expression serait liée aux lapins de foires qui tournaient sur des tourniquets et semblaient faciles à gagner mais que l’on ne gagnait quasiment jamais. Le sens évolua au début du XXe siècle, le Larousse universel de 1922 précisant que poser un lapin signifiait par extension « ne pas tenir un engagement, une promesse », en rapport justement avec la signification de la fin du siècle précédent.

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