Le nom féminin « école » désignant le lieu d’apprentissage par lequel la majeure partie d’entre nous sommes passés, vous le connaissez forcément, mais son origine ? Il y a de quoi surprendre, voici l’explication. Il vient de l’ancien français escole issu du latin schola signifiant « loisir studieux, leçon, lieu d’étude ». Jusqu’ici, rien de bien original. Mais ce terme latin est lui-même issu du grec ancien σχολή, skholè signifiant « arrêt du travail, temps libre ». Eh oui, je vous l’avais bien dit, c’est surprenant. Mais pourquoi une telle opposition apparente dans la signification des deux termes (latin et grec ancien) ?
Dans la Grèce antique, les « citoyens », qui contrairement aux esclaves étaient des hommes libres, cultivés et évidemment de condition aisée, aimaient discuter de philosophie pendant leurs (nombreuses) heures de loisirs. Or le loisir par principe était associé à l’idée de liberté vis-à-vis de la nécessité de subvenir à ses besoins. Ce n’était donc pas du travail. Ces moments de détente constituaient des temps de repos propres au travail intellectuel. Le principe de vie de ces hommes était d’ailleurs opposé à la sphère productive, laissée aux classes inférieures. La skholè désignait une temporalité liée à la liberté, illustrant selon eux la valeur de l’existence humaine. Ainsi, la gymnastique, les jeux, les banquets, le théâtre et les arts de manière générale faisaient également partie intégrante de la skholè. Même la participation aux affaires publiques, à la politique était associée au principe de skholè. Mais de là à penser que nos élus contemporains pratiquent la politique désormais pour leurs loisirs… Finalement peu à peu, le sens évolua pour désigner un lieu d’étude, d’où le terme latin schola dont est issu l’ancien français escole puis ensuite école.