Exode et exorde

Les noms masculins exode et exorde ont des significations très différentes et ne doivent pas être confondus. Cependant, comme nous allons le constater, ils ont un point commun assez important, lié à la notion de départ. Le terme d’exode (XIIIe siècle) vient du latin chrétien exodus, emprunté au grec exodos, qui signifie départ (ex = hors de, et hodos = route). En juin 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale, le terme d’exode fut spécialisé pour désigner la fuite massive des populations devant l’envahisseur. Il est à noter aussi un phénomène important ayant eu lieu en France à la fin du Second Empire suite à une crise économique se traduisant par la chute des cours économiques des produits agricoles et la faillite des petites exploitations, les plus nombreuses (eh oui, déjà !…), l’exode rural consistant à fuir la campagne pour s’installer à la ville, là où l’industrie en pleine révolution offrait du travail (années 1870-1890). Les exodes, quelle qu’en soit l’origine, se multiplient, 2016 n’y échappe malheureusement pas, avec le Moyen-Orient… Quant au terme d’exorde (avec un R), il vient du latin exordium, de ordiri = commencer. En rhétorique, il désigne l’entrée en matière d’un discours par la mise en condition du public, et ne doit pas être confondu avec l’introduction. L’exorde doit être bref. Il ne présente pas le plan du discours, sa seule utilité est de mettre l’auditoire en bonne condition, capter son attention et attirer sa bienveillance, voire en cas d’auditoire négativement prédisposé, d’essayer de le reconditionner en la faveur de l’orateur (appelé exorde indirect).

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