Sycophante

Sycophante ? Voici un mot employé récemment par un homme politique (François Bayrou) et qui en interroge plus d’un dans la mesure où ce terme ne fait pas partie du vocabulaire habituellement utilisé à notre époque. Pour y voir un peu plus clair, il faut remonter à la Grèce antique pour en trouver la signification et de ce fait, la raison pour laquelle ce mot a été employé en lien avec les florissantes délations qui sévissent au niveau politique en France depuis quelques mois. En grec ancien, le  sukophantês, dont est issu le terme sycophante, était tout simplement un délateur professionnel, eh oui, cela existait ! Le mot français date du XVe siècle, du latin sycophanta et du grec sukophantês. Le professionnel en question avait pour rôle, selon le philosophe Plutarque, de dénoncer (de phaineîn = faire voir, découvrir) les voleurs de figues (sûkon), d’où ce nom. Les délateurs, selon lui, s’en prenaient aux exportateurs de figues hors de l’Attique (péninsule grecque), leur exportation étant alors illégale. Leur but n’était pas emprunt de civisme mais purement intéressé afin de s’enrichir. L’orateur attique Démosthène les traitait d’ailleurs de chiens du peuple, estimant qu’ils représentaient une perversion du système.
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La boîte à vinaigrette

La parfumerie moderne est née au début du XXe siècle avec les créations du parfumeur François Coty, de son vrai nom Joseph-Marie-François Spoturno. Mais quel rapport avec le vinaigre ? Depuis l’Antiquité, celui-ci est utilisé pour combattre les odeurs nauséabondes et pour transporter ce produit très volatil, il fallait un récipient. Dérivée de la boîte à mouche (les mouches étant des faux grains de beauté en mousseline noire que l’on collait sur le visage aux XVIIe et XVIIIe siècles) et de la boîte à priser (tabac), une boîte fut créée à cet effet, la vinaigrette ou boîte à sels de pâmoison. Les femmes la portaient comme pendentif ou la rangeaient dans leur sac. D’ustensile fonctionnel au départ, la vinaigrette évolua en bijou. Les corsets des femmes étant souvent trop serrés, il leur arrivait fréquemment de s’évanouir. On leur tapotait alors le front avec un coton imbibé de vinaigre aromatique (colchique, lavande…) ou on leur faisait respirer le contenu du flacon pour les aider à reprendre leurs esprits. On ajouta ensuite aux vinaigrettes une grille derrière laquelle se trouvait une petite éponge imbibée du liquide. Dans les carrosses où les odeurs corporelles des voyageurs n’étaient pas toujours des plus agréables lors des longs parcours, les femmes s’en tamponnaient aussi le dessous des bras,  s’en servant comme déodorant. Peu à peu, les vinaigrettes furent de plus en plus décorées : émaux polychromes, pierres précieuses, utilisation de métaux nobles comme le vermeil (argent recouvert d’or). La vinaigrette fut très utilisée jusqu’à la deuxième partie du XIXe siècle (Napoléon III en France, époque victorienne en Angleterre).
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Palais de l’Elysée, un peu d’histoire…

Le palais de l’Élysée fut construit au XVIIIe siècle. En 1718, le compte d’Evreux (Henri-Louis de la Tour d’Auvergne) en achète le terrain situé à l’époque dans une plaine maraîchère puis y fait construire un hôtel particulier dont la construction durera 4 ans, marquant l’essor d’un des plus beaux quartiers de Paris. Cet hôtel est racheté 30 ans plus tard par la marquise de Pompadour qui souhaite avoir un pied-à-terre dans la capitale, y fait effectuer des travaux puis s’y installe, le léguant à Louis XV en 1764, qui décide d’en faire le lieu de résidence des ambassadeurs extraordinaires puis le transforme rapidement en galerie d’art, en 1765. Le financier Nicolas Beaujon l’achète en 1773 et le transforme à son tour. Puis l’hôtel est vendu par Louis XVI à la duchesse de Bourbon qui donne son propre nom à l’hôtel : Bourbon. Cette dernière est arrêtée en 1793 et l’hôtel sert ensuite comme imprimerie du Bulletin des Lois, puis comme garde-meuble des diverses saisies (il y en avait beaucoup à l’époque !). Libérée, la duchesse retourne dans son hôtel en 1797 mais a besoin d’argent. Elle loue dans ce but le rez-de-chaussée à Benoît Hovyn et sa fille Liévine pour des bals populaires. L’hôtel prend le nom d’Élysée par référence à la promenade toute proche des Champs-Élysées. Elle finit par le vendre puis de nouveau, la famille Hovyn alors propriétaire le revend en 1805. Murat y vit jusqu’en 1809 et le cède à Napoléon Bonaparte qui le renomme Élysée-Napoléon. Le palais entre définitivement dans les biens nationaux en 1816, propriété de la Couronne. Ce lieu sert ensuite de résidence des hôtes étrangers (Louis-Philippe) jusqu’en 1848 et change encore de nom sous la IIe République : Élysée National. En décembre de la même année, le palais devient résidence du Président de la République mais il faut attendre 1874 avec le général Mac Mahon pour qu’il devienne la résidence officielle de tous les Présidents de la République. Une seule exception pendant la Seconde Guerre mondiale du 13 juin 1940 à 1946 où le palais est fermé, le maréchal Pétain dirigeant notamment en zone libre le régime de Vichy. L’Élysée retrouve sa fonction présidentielle avec Vincent Auriol. Le téléphone, l’électricité et le chauffage central y sont installés au cours de la IIIe République.
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Coturniculture

La coturniculture est l’élevage des cailles, terme dérivé du nom de l’un des genres de cailles, les Coturnix (il y a aussi les Anurophasis, les Dendrortyx et les Ortygospiza) du latin coturnix-iciscaille. Il est pratiqué par des coturniculteurs et des coturnicultrices.

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Un perdreau de l’année

Dire de quelqu’un que ce n’est pas un perdreau de l’année, c’est signifier que cette personne est relativement âgée. Or cette locution est un pléonasme (figure de style où l’idée est précisée par un ou plusieurs mots inutiles) dans la mesure où le perdreau est en fait une perdrix née dans l’année. Un perdreau est donc forcément de l’année, puisqu’il devient perdrix quand il atteint son premier anniversaire.

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Comment savoir si on doit écrire quel que ou quelque ?

Comment écrire ? Quelque en un seul mot ou quel que en deux mots ? La question se pose dans le cas de l’utilisation du subjonctif mais pas seulement. Quelque ou quel que ?

1- Quel que… (deux mots) On écrit toujours QUEL QUE en deux mots lorsqu’il est suivi d’un verbe au subjonctif et il faut accorder quel avec le sujet du verbe. Exemples : « Quelles que soient mes réactions, vous penserez toujours avoir raison. » – « Quel que soit le temps qu’il fera, j’irai me promener cet après-midi. » – « Quels que soient les sujets, il faudra bien passer l’oral de cet examen. »

2- Quelque… (un seul mot) QUELQUE s’écrit en un seul mot s’il est suivi d’un nom ou d’un adjectif accompagné d’un nom, c’est dans ce cas un adjectif variable. Il peut être remplacé par plusieurs. Exemple : « J’ai ramassé quelques champignons. » QUELQUE est un adverbe invariable s’il est suivi d’un adjectif employé seul ou d’un adverbe. On peut le remplacer par si. Exemple : « Quelque savant qu’il soit (si savant qu’il soit), il ne saura jamais tout. » QUELQUE précède un nom repris par QUE ou QUI, destiné à introduire une subordonnée au subjonctif. Exemple : « Quelque projet qu’il puisse avoir, il rate tout systématiquement. » On pourrait écrire dans ce cas : « Bien qu’il ait des projets, il rate tout systématiquement. » ou «  Malgré ses projets… » (on écrit le nom projets au pluriel dans ce cas). QUELQUE peut aussi être un déterminant. Il faut alors l’accorder en nombre (singulier ou pluriel) avec le nom auquel il se rapporte. Exemple : « Quelques collègues qu’elle ait, Christine est toujours satisfaite. » QUELQUE est adverbe lorsqu’il signifie environ. Exemple : « Il y a quelque vingt ans de ça, la mode était différente. »

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Réguler et régulariser

Réguler possède plusieurs significations. Ce verbe désigne le fait d’assurer le fonctionnement correct et le rythme régulier d’un mécanisme ou le développement d’un processus, mais également modérer des actions, des mouvements et aussi régler dans le sens de diriger, du latin regula = règle. Réguler les naissances, un processus industriel, l’économie d’un pays… Le but de la régulation est généralement de maintenir un état stable et conforme à ce qui est prévu. Régulariser quant à lui signifie donner un rythme régulier (rythme cardiaque, circulation routière) mais également donner une forme légale, réglementaire à quelque chose. Régulariser sa situation, ses charges annuelles, ses factures, un découvert bancaire… Régulariser, c’est mettre en règle.

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Balade et ballade, comment ne pas se tromper

Une balade avec un L est une promenade tandis qu’une ballade avec deux L est un poème lyrique, une musique ou petite chanson romantique. Le nom « ballade » (avec LL) vient de l’ancien occitan ballada, qui désignait une danse. Le nom « balade » (avec un seul L) est lui-même issu du nom ballade (avec LL), en rapport avec les saltimbanques qui autrefois parcouraient les chemins non pas en se baladant (avec un seul L) mais en chantant précisément des ballades (avec LL), manière à eux de demander l’aumône. Mais comment se souvenir de l’orthographe à utiliser, sachant que les deux noms se prononcent de la même façon ?

Partons du principe que pour une ballade (poème lyrique) il faut deux personnes, dont l’une écrit pour l’autre, à moins de s’écrire des poèmes d’amour à soi-même, ce qui est envisageable mais peut paraître quelque peu empreint d’un certain narcissisme. Deux personnes donc deux L. En revanche, il est nettement plus courant de se balader tout seul dans la forêt, au bord de la mer ou ailleurs, même si effectivement il nous est possible et fort agréable (tout dépend avec qui bien sûr) de se balader à plusieurs, ce qui ne change en rien l’orthographe du mot balade évidemment. Balade en tant que promenade, un seul L.

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Biche et liche

La liche, de l’occitan lecha ou leca, et du bordelais licho ou ancien provençal locha, du francique lekkôn = lécher, désigne plusieurs espèces de poissons marins très voraces, puissants et rapides, au corps haut et comprimé latéralement, de la famille des carangidae. Dans la littérature, et les jeux fantastiques, la liche est un sorcier mort-vivant aux pouvoirs magiques et doué de volonté propre. On  retrouve notamment la liche en tant que monstre récurrent dans le je de rôles ‘ Donjons et Dragons ‘. La biche quant à elle, de l’ancien français bisse, issu du latin populaire bistia, de bestia = bête, est un cervidé, la femelle du cerf.

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La cédille, comment l’utiliser ?

Le nom féminin cédille date du début du XVIe siècle (cerille) et est issu de l’espagnol cedilla qui désigne le petit c, après avoir désigné le petit z diminutif de zeda. Le signe quant à lui date de la fin du XVe siècle. En français, on place la cédille sous le c et cela indique que l’on doit prononcer [s] devant les voyelles a, o et u : un maçon, un garçon, déçu, il traça, un aperçu, un forçat, un pinçon (de pincer, pas l’oiseau, le pinson !), un soupçon, etc. En l’absence de cédille avant a, o et u, le c se prononce [k] : canard, coup, accaparer, cube, etc.

Devant e, i et y, il ne faut pas mettre de cédille au c. L’erreur est pourtant fréquente ! On écrit donc merci, limace, Commercy, ici, cela, ceci, etc. Notons que le sens des mots est important et peut être source de confusion s’ils sont mal écrits. Exemple : Le maçon habite à Macon (et non pas l’inverse !).

La cédille doit être utilisée aussi pour les majuscules. Sur les logiciels de traitement de texte, elle se trouve généralement dans les symboles à insérer. Elle peut être créée aussi manuellement par un raccourci clavier : [Alt]+0199 sur PC et[Alt]+[ç] sur Mac. Exemple : Ça m’intéresse.

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